Une problématique ?
Le Vivant a peut-être déjà votre Solution !
Des interventions bio-inspirées dans un tissage de compétences pour conçevoir et animer vos conférences, ateliers et formations
Ils nous font confiance
« Va prendre tes leçons dans la nature, c’est là qu’est notre futur. »
— Léonard de Vinci – 16ème siècle
Qui sommes nous ?
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Isabelle Verdier
Co-fondatrice
Enseignante et conférencière Biomimétisme
Docteur en Sciences de la vie et de la santé
Voyageuse de la FocusLab #4 "Organisations souhaitables"
(Institut des Futurs Souhaitables)
Une formation de Master Veille stratégique et innovation (2016) l’a amenée à travailler sur le biomimétisme. Elle diffuse depuis cette voie d’innovation bio inspirée comme outil incontournable du développement durable.
Sa raison d’être : créer du lien, composer avec la diversité des savoirs et des personnes.
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Anne-Sophie Prouvost
Co-fondatrice
Ingénieure agricole et alimentaire
Voyageuse de la FocusLab #4 "Organisations souhaitables"
(Institut des Futurs Souhaitables)
Orientée Marketing, elle a passé une dizaine d’années en entreprise, puis dans l’enseignement secondaire, universitaire et pour adultes.
Elle est aussi herbaliste et apicultrice.
Sa raison d’être : Partager ses émerveillements de façon utile.
Actualité
https://www.lemonde.fr/emploi/article/2024/09/27/paul-boulanger-specialiste-du-biomimetisme-les-entreprises-ont-tout-interet-a-s-inspirer-du-vivant_6337233_1698637.html
Paul Boulanger, spécialiste du biomimétisme : « Les entreprises ont tout intérêt à s’inspirer du vivant »
Dans son dernier ouvrage, « Biomimétisme et stratégies d’entreprise », Paul Boulanger explique en quoi les stratégies déployées par les animaux et les végétaux peuvent être une précieuse source d’inspiration pour les entreprises : méthode d’apprentissage, gestion de l’énergie, capacité d’adaptation à son environnement…
Propos recueillis par François Desnoyers
Publié le 27 septembre 2024
Paul Boulanger, spécialiste du biomimétisme et fondateur du cabinet de conseil Pikaia, auteur de Biomimétisme & stratégies d’entreprise. 9 principes pour réconcilier l’entreprise et le vivant (Editions Rue de l’échiquier, 320 p., 25 euros) invite les employeurs à s’inspirer du vivant, un monde aussi incertain et complexe que celui de l’entreprise, un monde qui est dans une démarche d’adaptation permanente.
Pourquoi peut-on à vos yeux, établir un lien entre le monde du vivant et les stratégies des entreprises ?
Paul Boulanger : C’est tout l’enjeu du biomimétisme. Cette méthode consiste à s’inspirer du vivant pour trouver des solutions à des enjeux – techniques ou stratégiques – rencontrés par les humains. S’approcher du vivant est un levier qui peut permettre aux dirigeants de relever deux défis auxquels ils vont être de plus en plus confrontés.
Le premier est de mieux comprendre les impacts de leurs activités sur la biosphère, leurs interdépendances aussi. Cela me semble indispensable à l’heure du changement climatique, afin d’agir en responsabilité.
Second défi : les entreprises évoluent dans un environnement de plus en plus complexe, incertain, qui rend la décision difficile. Face à cela, pourquoi ne pas s’inspirer des modes de fonctionnement que des systèmes complexes – le vivant – ont inventé depuis 3,8 milliards d’années ?
Face à ce monde incertain, vous appelez justement à appliquer quelques « principes de base », notamment dans notre rapport à l’énergie…
Pour se déployer, une stratégie de biomimétisme doit intégrer une visée de développement durable. C’est un élément incontournable qui passe notamment par un rapport attentif à nos dépenses d’énergie. Le vivant sait que cette énergie est tout à la fois rare et essentielle. Lorsque cela est possible, il peut mettre en place des innovations pour l’économiser.
L’entreprise doit elle aussi appliquer le principe de pondération et faire des compromis entre les besoins du moment en énergie, les disponibilités, les moyens de stockage, les capacités d’action… Elle doit éviter le gaspillage, notamment de l’énergie humaine. Celui-ci intervient tout particulièrement lorsque les intérêts des salariés ne sont pas alignés avec ceux de l’entreprise ou qu’une vision court-termiste domine au sein des organisations.
Vous abordez en outre la question de l’apprentissage. Que peut nous enseigner le monde du vivant à ce sujet ?
C’est un sujet qui est particulièrement bien documenté par les sciences humaines et sociales. Ceci étant, je pense que le biomimétisme peut également nous être utile. Il y a des modes d’apprentissage intéressants dans le monde animal ou végétal qu’on pourrait développer chez les humains.
Les êtres vivants développent par exemple des méthodes pour ne pas surréagir. Des plantes qui reçoivent un choc comprennent qu’elles font potentiellement face à un agresseur et vont chercher à confirmer cette information par le biais d’un capteur chimique. Ce n’est qu’après cette confirmation qu’elle mettra en place un système de défense.
Chez les humains, cette technique peut être pertinente pour mieux gérer son stress, par exemple dans des services en contact avec du public, où des risques d’agression existent. On peut apprendre par exemple que, si quelqu’un hausse le ton, d’autres signes dans son comportement nous montreront qu’il n’y a pas de danger immédiat.
Autre technique dont on pourrait davantage s’inspirer : le compagnonnage. Dans le monde animal, la transmission par la parole n’existe pas, elle se réalise donc par le « faire ». C’est un atout : l’observation et la reproduction du geste activent des circuits de mémoire beaucoup plus puissants que la seule diffusion d’une information.
La capacité d’adaptation du vivant peut être aussi une source d’inspiration en entreprise…
Le vivant est dans une démarche permanente d’adaptation : il ajuste sans cesse son organisation et l’énergie qu’il va devoir dépenser. C’est, pour lui, un levier d’innovation dont le monde du travail pourrait en effet s’inspirer. Cela nous montre d’ailleurs qu’il est important de faire la distinction en entreprise entre le travail prescrit et le travail réel – ce dernier impliquant de laisser une marge de manœuvre aux équipes pour s’adapter aux conditions du moment. Ces mêmes équipes pourront ainsi apporter de l’innovation et une meilleure qualité de service.
Vous vous intéressez également aux relations professionnelles, aux coopérations. Que nous enseigne le monde du vivant à ce sujet ?
Dans la savane, un oiseau, le pique-bœuf, vient régulièrement se poser sur le cuir du buffle. Il se nourrit des petits parasites qui embêtent le mammifère. C’est, pour le volatile, un véritable garde-manger. Mais, au fil du temps, cette nourriture peut venir à manquer. Le pique-bœuf va alors picorer le cuir et la chair du buffle. Cela nous montre qu’il peut y avoir un continuum entre la coopération et le parasitisme. Pareille évolution peut survenir dans le monde de l’entreprise.
Pourquoi des coopérations échouent ? Parfois parce que des partenaires ou des clients changent de cap : ils se trouvent face à d’importantes difficultés et vont tenter d’utiliser la coopération dans leur propre intérêt. En certains cas, ils ne peuvent faire autrement. C’est une éventualité qu’il faut avoir à l’esprit. Pour s’en prémunir, il importe, dans sa stratégie, de garder ce sujet « en veille », de savoir le mettre en discussion, et d’avoir une bonne connaissance de la santé économique de ses partenaires.